La percée des renforts

L’aube se levait à peine et les premiers rayons du soleil pénétraient la brume matinale. La rosée du matin donnait un peu de fraîcheur aux vertes feuilles de la forêt. Le chant des oiseaux commençait à se faire entendre… Enfin façon de parler puisqu’on entendait surtout le vacarme de la bataille : le choc des armes, le poids des piétinements, les hurlements de guerre. Groumbahk l’terrib’ trancha la tête du dernier sang froid « V’la ti pas ki nous ch’vauch’ des gros lézar’ maint’nant… N’importe koi ces zelfs… »

L’arrivée de renforts pour sauver les dynastes avait échoué. « Rhahahaaaa, s’exclama Groumbahk, c’koup-ci on leur a foutu une vraie branloutt’ ! K’on me r’trouv’ l’kadavr’ d’leur chef ‘rgonne de Ghrond, j’mettrais sa tête sur mon bouklier ! »

Les peaux-vertes commencèrent piller les cadavres tout en cherchant le général elfe. Groumbahk était assis sur le muret devant le manoir avec Gorfang Kass’Kouy’ son bras droit lorsque le chaman Garcimork vint au rapport. « Chef, les blessés ont été ram’nés au kamp en char, dedans y’avait l’chaman gob, y s’est pris une flèche dans l’fion !

- Mouais et vou zavez trouvé leur chef ?

- Euh… On a trouvé kek’ piecett’ d’or sur les kadavr, d’la nourritur’ en fouillant la mézon, et pis aussi…

- M’en fous, interrompa l’orque en hurlant, j’vous ai d’mandé de r’trouver l’kadavr’ du chef !!

- Et bien… pas tout à fait…

- Kommen ça, pas tout à fait ?

- Ben on a r’trouvé son cask au milieu des gardes mais y’avait plus personn’ eud’dans…

- Koi ? Il s’en est enkor’ réchappé ! Y va enkor nous faire chier alors, et si ça s’trouve y r’tourne droit vers nos zotr’gars !! Vite, on r’tourne au kamp » Il se leva et commença à se diriger vers l’ouest lorsqu’un gobelin l’appela de la plus haute fenêtre du manoir « Chef, chef ! Y’a des troup’ ki viennent par là, le gobelin agitait son petit bras en direction de l’est, j’krois k’c’est enkor’ des zelfs !

- Hmmm des renforts… Bon chang’ment d’plan les gars. Rassemblement ! »

Les peaux-vertes se retrouvèrent rapidement autour du chef de guerre orque noir. Ce dernier comptabilisa rapidement les effectifs. Il prit un bâton et dessina deux traits parallèles sur le sol « ça c’est la rout’, et nous on est ici » il dessina une croix. Il dessina un rectangle aux côtés plus qu’approximatif « Là c’est la maison et la bas y’a la forêt. Bon alors voilà c’k’on va faire on va leur tendre un pièj’ perfid’ ». Quelques orques laissèrent échapper un « Ooooooh » d’ébahissement. Groumbahk savait que sa stratégie militaire impressionnait ses congénères (en un mot). Il laissa un bref un instant de suspens car il savait que tout le monde était pendu à ses lèvres. « On va les zencerkler ! » Les peaux-vertes écarquillèrent les yeux. Leurs bouches bées montraient au chef de guerre orque noir que son effet était réussi. Il embraya « Alors les kostos, vous vous plank’rez ici, les gobs et les ch’vaucheurs d’gorets de part et d’autr’ des orques donk à gauch’ et euh… et d’laut’kôté koi ! Les géants attendront ici, l’char là et à mon signal vous sortez d’vos plank’.

- Chef, demanda Gorfang, eul’signal c’est enkor’ eul’mêm’ ?

- Ouais, c’est kand j’hurle Waaagh. Tout l’monde sort. Mais attention, pas d’konnerie : J’vais attendre k’les elfes soient ici, au miyeu, pour k’on soit de part et d’autr’ d’leurs troupes.

- Aaaaaaaaaaah oké !

- On attend ki soient bien au miyeu, donk vous montrez vos mouilles seul’ment kand j’eul’dis ! Kompris ? Des kestions ? »

L’orque noir scruta ses troupes. Il était étonné de voir qu’elles avaient enregistré toutes les informations. Il attendit un peu puis effaça son dessin au sol. « Alor, aktion ! »